Ethique : timide initiative des Nations unies pour combattre la corruption

Lors d’une réunion internationale qui s’est déroulée à New Delhi le 9 avril dernier, le Pacte mondial des Nations unies (Global Compact) a lancé un appel à l’action afin de mobiliser le secteur privé dans la lutte contre la corruption et l’inciter à demander aux gouvernements la mise en place de dispositifs efficaces contre ce fléau. La lutte contre la corruption constitue déjà l’un des dix principes que le Pacte mondial s’efforce de promouvoir auprès du secteur privé. Généralement, les associations internationales accueillent avec peu d’enthousiasme les initiatives du Pacte mondial, en leur reprochant d’être peu exigeantes, et celle-ci ne devrait pas déroger à la règle puisque la demande formulée auprès des entreprises n’impose pas un véritable engagement. Par ailleurs, ce thème demeure peu abordé par les rapports de gestion des entreprises. Ainsi, selon la dernière étude annuelle de CFIE-conseil (une société affiliée au CFIE, lui-même éditeur d’Impact Entreprises) sur l’information sociale et environnementale dans les rapports annuels des entreprises, 60 % seulement des entreprises évoquent ce sujet et, le plus souvent, de manière succincte. Outre le biais que la corruption introduit dans le jeu de la concurrence, elle est de plus en plus reconnue comme un facteur allant à l’encontre du développement en général, et du développement durable en particulier : elle favorise en effet des projets peu adaptés aux besoins des pays et des populations, gage les éventuels prêts consentis sur des richesses nationales, augmente artificiellement le coût des programmes et oriente l’argent détourné vers des places offshore