Droits sociaux fondamentaux : Zara à nouveau accusé d’esclavage en Amérique latine

La chaîne de vêtements Zara fait l’objet d’une enquête de la part des autorités argentines à propos d’un recours à des ateliers clandestins. La situation a été révélée par la fondation La Alameda, qui lutte contre l’esclavage moderne et le travail des enfants. Les premiers éléments de l’enquête ont mis en évidence que des travailleurs d’origine bolivienne en situation irrégulière travaillaient jusqu’à seize heures par jour, sans pause, du lundi au samedi, dans des ateliers insalubres, peu éclairés et non ventilés. Les autorités ont également indiqué que ces personnes ne possédaient pas de papiers d’identité officiels, qu’elles étaient retenues contre leur gré et qu’elles dormaient sur les lieux mêmes de leur travail. Les enquêteurs ont découvert dans l’un des ateliers des articles de la “ Zara Man fashion line ” vendus dans les magasins britanniques. Un porte-parole de la chaîne de vêtements, laquelle a déjà fait l’objet d’une accusation similaire au Brésil en 2011, a indiqué que selon les quelques éléments dont il disposait, c’est-à-dire l’adresse des ateliers, ceux-ci n’avaient aucun lien avec les fournisseurs de l’entreprise et que le groupe avait mené 300 audits auprès de ses 60 fournisseurs argentins au cours des deux dernières années. Cette nouvelle affaire met néanmoins en évidence les limites des audits, notamment lorsque ces derniers ciblent les sous-traitants de premier rang, étant donné que ces sous-traitants, sous la pression des donneurs d’ordre, reportent la contrainte sur leurs propres sous-traitants (sous-traitants de deuxième rang).