Accès aux biens essentiels : le modèle alimentaire mondial en question

La question de la malnutrition dans le monde, problème récurrent s’il en est, est l’objet d’un regain d’attention ces dernières semaines. En début d’année, l’IMechE (Institution of Mechanical Engineers) a publié une étude soulignant que 30 % à 50 % de la production alimentaire mondiale était perdue en raison des méthodes de production, de commercialisation, de stockage, de distribution ainsi que des habitudes alimentaires (voir Impact Entreprises n° 163). Plus récemment, c’est la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui a appelé à investir davantage dans l’agriculture et à le faire de manière plus responsable. Le 22 janvier, elle a en effet lancé, en partenariat avec le PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement), une campagne mondiale contre le gaspillage (Think.Eat.Save. Réduisez votre empreinte), qui cible principalement les consommateurs, les détaillants et le secteur hôtelier et de la restauration, et propose un portail Internet (http://www.thinkeatsave.org/). Parallèlement, un collectif composé de plus de 100 organisations non gouvernementales a initié, le 24 janvier, une campagne mondiale demandant aux chefs de gouvernement d’agir pour réduire la malnutrition dans le monde, celle-ci concernant un être humain sur huit. Les ONG insistent sur la mainmise des grandes sociétés sur le commerce mondial du grain (ADM, Bunge, Glencore, Cargill et Louis Dreyfus contrôleraient ainsi 90 % des échanges), sur l’expulsion des paysans de leurs terres et sur l’évasion fiscale dans les pays en développement. La campagne est soutenue par Bill Gates et l’archevêque du Cap, Desmond Tutu.