Edito

Gaspillage. La mise à la disposition du marché de marchandises en quantité abondante suppose que les ressources nécessaires à leur fabrication soient elles-mêmes abondantes et accessibles à un coût relativement bas. Mais l’instauration et le maintien de ces conditions peuvent générer des phénomènes qui constituent un obstacle majeur à un véritable développement durable (pression sur les salaires et les dispositifs de protection sociale, report dans le temps des solutions susceptibles de répondre aux dégradations de l’environnement, etc.). Ces éléments ne cultivent-ils pas du reste l’illusion de l’abondance ? Une illusion renforcée par le gaspillage qui, comme en témoigne le secteur de l’agroalimentaire, participe à l’épuisement des ressources naturelles et marginalise les pratiques qui ne se conforment pas aux règles dominantes en maîtrisant les principales composantes de la chaîne d’acheminement des produits vers le consommateur final (terres arables, cours des denrées, circuits de distribution, tendances alimentaires, etc.) sans pour autant répondre de manière convaincante aux problèmes mondiaux de sous-alimentation et de malnutrition.